Il y a des rendez-vous dans votre vie professionnelle qui peuvent vous emmener à réfléchir et à amorcer le virage d'une reconversion professionnelle. Et si vous profitiez de cette période pour vous lancer dans l'entreprenariat qui vous rendrait complètement indépendant ? Si cette idée a tout pour séduire, il ne faut pas pour autant se lancer aveuglément, car il y a des étapes essentielles pour mener à bien ce beau projet avant de pouvoir à proprement parler, en vivre.

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1 - Réaliser une étude de marché réaliste en fonction de la concurrence

Quelle que soit la nature de votre projet professionnel, il faut vérifier qu'il pourra être viable à long terme et suffisamment pérenne, pour que vous puissiez réaliser un bénéfice de cette activité principale. Il faut donc mettre à l'épreuve votre projet avant de définir ses contours juridiques et ses statuts.

Trop souvent, beaucoup de personnes font l'inverse et se focalisent sur la forme, au lieu de concevoir le cœur même du projet. Les bonnes questions à vous poser avant de commencer sont : Quoi ? Comment ? Pour qui ? Où ? En répondant honnêtement à ses questions, d'autres sur le concept lui-même viendront se greffer naturellement.

Autrement dit, si vous tenez à ouvrir le 25e salon de coiffure dans votre village, demandez-vous quelle sera la valeur ajoutée apportée par votre projet et les bénéfices pour la clientèle. Si à l'inverse, aucun concurrent n'est présent dans votre périmètre de chalandise, ne criez pas pour autant victoire trop rapidement, examinez attentivement quelles sont les raisons de cette absence.

L'absence de concurrence peut être révélatrice que votre projet est trop novateur ou inintéressant pour les habitants. N'hésitez surtout pas à faire tester votre projet auprès de votre cercle amical, associatif, sportif, bref à tous ceux que vous croiserez afin de vous donner une idée de la pertinence de votre projet. Vous pouvez également lancer votre étude de marché par le biais des réseaux sociaux. C'est aussi l'occasion de se créer un petit portefeuille de clients potentiels et de futurs partenariats. Commencez dès cette étape à tisser la toile de votre réseau.

 

 

2 - Le financement de votre projet et le business plan

L'argent est le nerf de la guerre lorsque l'on désire s'affranchir des codes du salariat. Devenir patron, demande une certaine visibilité sur les moyens financiers que vous devrez mettre sur la table pour mener à bien votre projet.

Établissez avec un comptable un business plan sur les trois premières années de votre exercice. En mettant à plat, colonne par colonne tous les chiffres, liés au lancement de votre activité, vous dégagerez une enveloppe des premiers investissements qui vous dévoileront vos besoins de trésorerie à l'avenir.

Bien souvent intégré à l'étude de marché, le business plan est indispensable pour établir une stratégie commerciale et définir de façon pertinente un premier compte de résultat. Vous pourrez ainsi estimer le futur bénéfice de votre activité indépendante.

Nous vous conseillons de prendre contact avec un cabinet comptable commissaire aux comptes. Il est au cœur de tous les grands projets et connaît tous les rouages de la création d'entreprise individuelle.

Si vous avez suivi une formation professionnelle pendant une période de chômage, dédiée à la création d'entreprise, vous pourrez bénéficier facilement de l'A.C.C.R.E. Cette aide vous exonère de cotisations sociales pour la première année. D'autres aides gouvernementales vous apporteront leur concours pour un octroi de mini crédit à taux zéro (ARE, NACRE,ARCE).

Si votre projet demande un financement bancaire (ou autre), un business plan savamment ficelé est indispensable pour convaincre les organismes prêteurs. N'hésitez pas à solliciter plusieurs banques, cela vous permettra de multiplier les chances et de mesurer les risques que vous prenez à vous lancer dans ce projet. Cette étape cruciale met au ban les projets mal conçus ou mal pensés, qu'aucune banque ne veut financer.

 

 

3 - La forme sociale et les statuts de votre entreprise

Comme pour tout projet indépendant, le choix de la forme sociale de votre entreprise est essentiel. La forme sociale impactera sur votre régime social, votre régime fiscal, votre rémunération et votre responsabilité.

La forme qui convient le mieux aux petits projets est la forme juridique de l'entreprise individuelle. Ici encore, prenez l'avis expert d'un comptable qui vous guidera pour bien optimiser votre choix pour les trois premières années d'exercice.

Gardez-en tête, que vous pourrez changer en cours de route votre forme sociale pour faire grandir votre entreprise, mais pas l'inverse. Par exemple, si vous choisissez une déclaration au réel sous le régime de la déclaration contrôlée, vous ne pourrez plus bénéficier de franchise de la TVA en cas de baisse d'activité.

Il convient de faire un choix mesuré au départ, avec un statut d'auto-entrepreneur par exemple ou de micro entreprise. La rédaction des statuts est primordiale pour définir le cadre juridique de votre exercice, surtout si vous êtes associés à d'autres personnes (SAS, SARL...). Il convient dans ce cas de prendre conseil auprès d'un notaire qui officialisera les mentions obligatoires.

 

 

4 - L'enregistrement de votre nouvelle activité

Dans notre pays, il n'est pas évident d'envisager une immatriculation rapide de son activité. La pluralité des formulaires, la constitution du capital social (pour les sociétés), sont autant d'étapes qui vont vous demander un certain temps.

Pour commencer vous devez immatriculer votre entreprise qui vous permettra d'obtenir un K-Bis et un code APE de votre activité. En règle générale, le CFE (centre de formalité des entreprises), vous accompagne sur rendez-vous pour vous guider dans cette démarche. Le centre de formalité des entreprises propose des stages d'accompagnement de création d'entreprise sur 5 jours de formation. Cette formation n'est pas obligatoire, toutefois, elle est parfois financée par certaines CCI, selon votre projet. Elle peut être très utile pour les futurs dirigeants qui ont à cœur de maîtriser les rouages administratifs.

Pour autant, si vous souhaitez gagner du temps, vous pouvez accomplir seul, toutes les démarches auprès de tous les organismes. Vous devez immatriculer votre entreprise au greffe du tribunal du commerce après avoir choisi un statut définitif et prendre rendez-vous avec votre centre des impôts et le RSI.